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"UN PEU D'HISTOIRE" LES CHRONIQUES DE "NICE MATIN" D'EDMOND ROSSI

L'ORIGINE DES ARMOIRIES DE SAINT LAURENT DU VAR

L'ORIGINE DES ARMOIRIES DE SAINT LAURENT DU VAR

LA FIERE DEVISE DE SAINT LAURENT

Par un acte d’habitation et d’emphytéose (1468), Raphaël Monso - évêque de Vence - installe 35 familles venues d’Oneglia en Ligurie italienne, pour repeupler Saint-Laurent « déshabité ». Ces derniers devront désigner des gueyeurs chargés d’assurer le passage gratuit du Var, aux voyageurs et à leurs bagages.

Ils tiendront également six lits à « l’hôpital » pour héberger les hôtes de passage. En 1471, Saint-Laurent compte 149 habitants répartis en 23 feux. On y cultive le blé, le lin, le chanvre, quelques figuiers. On y élève surtout des ovins et caprins. Des salines sont exploitées en bord de mer.

La communauté, après des démêlés avec l’évêque de Vence, se dégage de la servitude de l’hospice et du bac gratuit. Cette tâche reviendra en 1480 à des religieux et ce jusqu’au XVIIIe siècle. Devenu l’hôpital Saint-Jacques en 1668, l’hospice offre un dortoir de quatre lits et deux chambres à un lit.

Une barque permet de traverser le gros bras du Var. Une convention de 1758 confie la traversée du Var à un entrepreneur privé qui recrute ses gueyeurs selon de sévères critères moraux. En 1763, l’anglais Smolett et en 1775 le suisse Sulzer détaillent dans leurs carnets de voyage le pittoresque franchissement du Var à gué.

Si au treizième siècle la possibilité de s'attribuer un blason était universelle, cette marque sera codifiée par un édit de 1696 par lequel Louis XIV institue l'Armorial général de France. Le monarque absolu traduit par cette mesure non seulement son souci de tout régenter en son royaume mais aussi un urgent besoin de remplir les caisses de l'Etat, vidées par des guerres continuelles. En effet, véritable impôt, l'enregistrement des armoiries est assorti d'un droit de vingt livres.
Rappelons qu’une famille du lieu, les Pisani, avait racheté les droits seigneuriaux de l’évêque de Vence en 1698. Ils seront seigneurs de Saint-Laurent jusqu’à la Révolution. Selon G. Doublet, les armes de cette famille seigneuriale était distinctes de celles de la communauté laurentine : un arbre surmonté de deux étoile.
En effet, la communauté demande en 1696 son inscription à l’Armorial de France. Les armoiries sont ainsi définies : « « De gueules au gril d'argent, la poignée en chef, accosté des deux lettres L et S d'or. » devise : Digo li que vengon (en provençal : dit leur qu’ils viennent) La fière devise de la petite cité sentinelle sonne comme un défi à l’égard de ses agresseurs potentiels.
Ainsi représentées les armoiries de Saint-Laurent-du-Var définissent une symbolique particulière : gril blanc sur fond rouge, encadré d’une branche de chêne et d’olivier, symbolisant la sagesse, la force et la paix. Le gril rappelle le martyr du saint, brûlé vif par les Romains, sur cet ustensile chauffé à blanc.
Les deux lettres L et S signifient Laurentus (Laurent) et Sanctus (Saint) en latin.